Pierre de Mazur de Rauzan décida de fonder sa Maison à la frontière entre Pauillac et Saint Julien, où les terrains sont particulièrement pauvres et sableux et l’océan influe sur leurs bénéfices. En effet, la brise marine permet à la vigne de se développer sans maladies.
La propriété s’étendait déjà à l’époque sur 80 hectares, quasiment dans un seul corps et entourée d’illustres voisins tels que Château Latour.
En 1694, une des filles épousa Jacques Pichon Longueville, figure politique connue à Bordeaux, et la propriété prit son nom. Après divers démembrements en raison d’héritages et de différends familiaux, une des trois filles de Jacques, la Comtesse de Lalande, restaura la propriété familiale pour lui redonner toute sa splendeur d’antan.
La propriété restera fermement entre les mains de la famille jusqu’en 1925, période d’après Première guerre mondiale, pour passer entre les mains de la famille Miailhe qui la hissera au plus haut niveau, jusqu’en 2006, année au cours de laquelle elle sera rachetée par le groupe Roederer déjà célèbre pour sa Maison de Champagne, ainsi que pour ses nombreuses autres propriétés dans le Bordelais, en Amérique et en Amérique du Sud.
Depuis 2009, le groupe Roederer a débuté un travail titanesque de réimplantations, d’investissements et de construction d’une nouvelle cave technologique avec des investissements dépassant les 30 millions d’euros.
D’ici 2025, toute la propriété sera convertie à la culture biodynamique afin de préserver au mieux les plants et le territoire.
La particularité rendant ce vin unique réside dans la présence inhabituelle de quantités élevées de Merlot, chose somme toute étrange à Pauillac. Cette pratique permet d’obtenir un vin particulièrement velouté et incomparable.
On le considère depuis toujours comme un « Super Second », à savoir une classe de Deuxième Cru, qui dans le classement de 1855 n’a pas atteint le statut de Premier Cru classé, mais qui est depuis toujours comparable, en termes de qualité, aux grands Château Latour, Mouton et Lafite.